MONSIEUR DUDRON

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La mayonnaise et l’émulsion

    «Je m’approchai de la table avec le pressentiment d’une catastrophe. Mon ami cassa des œufs dans une écuelle et puis il commença à verser dessus de l’huile d’olive en petites quantités en tournant avec une fourchette: “C’est le principe de l’émulsion, me disait-il en remuant les œufs avec la fourchette, tu sais que l’émulsion, en peinture, est un de ces médiums qui permettent de donner à la matière cette onctuosité, cette préciosité, cette fluidité, enfin ce charme et ce mystère que connaissaient les maîtres anciens et dont les peintres aujourd’hui ont perdu même le souvenir. In emulsione veritas !” Mais je m’aperçus que son regard devenait inquiet en fixant la naissante mayonnaise. Il s’arrêta un instant de remuer le mélange, se baissa pour regarder de plus près, puis recommença à battre le tout avec sa fourchette, mais l’angoisse apparaissait sur son visage. Je m’approchai aussi pour regarder et je vis dans l’écuelle une espèce de liquide jaunâtre parsemé de morceaux plus clairs comme d’une matière coagulée, tels de minusculesicebergs, dans une mer couleur de safran. Mon ami arrêta l’opération: “Il n’y a rien à faire, dit-il d’une voix que l’émotion rendait un peu rauque, il faut recommencer, c’est la chaleur qui m’a joué ce mauvais tour. Naturellement pour que ce genre d’opération soit facilité il faut des climats ou des saisons froides. Mais tu verras que je réussirai. Il ne faut jamais désespérer dans la vie et nous autres artistes, nous devons être toujours les premiers à donner l’exemple de la volonté, de la patience, de la constance et du courage !”
    « Ayant prononcé ce petit discours il prit une autre écuelle, appela la bonne et lui dit de lui apporter une autre huile, d’une qualité supérieure à celle qu’il venait d’employer. La bonne apporta une autre bouteille d’huile et il recommença l’opération, tandis qu’il disait, comme se parlant en lui-même: “C’est très important la qualité de l’huile. Très important. On n’insistera jamais assez sur l’importance de l’huile dans la réussite d’une mayonnaise !”
    « Tandis qu’il parlait ainsi je vis que son visage commençait de nouveau à se crisper ; je regardai dans l’écuelle : la décomposition de la sauce battait son plein ; de gros morceaux de liquide coagulé sautaient sous les coups de la fourchette. Je vis mon ami pâlir affreusement et avec une espèce de râle il posa la fourchette sur la table et baissa sa tête sur la poitrine ; il eut un geste las et résigné ; le geste de l’athlète qui abandonne. Mais il se reprit aussitôt et s’écria : “Je comprends tout ! Comment est-ce que j’ai pu ne pas y penser avant ! Ce sont les œufs! Ce sont sûrement les œufs! Avec cette température caniculaire il faut des œufs de toute première fraîcheur. Svetonia ! Svetonia ! (c’était le nom de la bonne) allez me chercher les œufs pondus aujourd’hui, si possible pondus cet après-midi !”
    « La bonne se précipita dans la basse-cour; on entendit un caquètement et un jacassement de volaille qu’on dérangeait dans son sommeil. La bonne apparut peu après avec des œufs tout sales et ayant des brins de paille incrustés dans la saleté. Mon ami se remit au travail. Cette fois il opéra plus lentement; ses gestes avaient quelque chose de hiératique. On sentait que c’était le moment décisif. La scène acquit une grandeur de tragédie grecque. En opérant mon ami parlait, comme en rêve, les yeux fixés sur l’écuelle: “C’étaient les œufs ! C’étaient les œufs qui n’étaient pas assez frais !” Je suivais sur son visage les progrès de l’opération. Soudain je vis qu’il commençait à trembler de tout son corps; je regardai dans l’écuelle; plus gros que jamais les icebergs étaient réapparus; mon ami arrêta l’opération; juste à ce moment quelques gros papillons nocturnes qui s’étaient brûlé les ailes à la lampe à acétylène, tombèrent dans la mayonnaise décomposée en s’y débattant comme feraient dans l’eau d’un étang des canards sauvages abattus par un chasseur. C’était le comble! J’entendis comme un sanglot étouffé et mon ami, l’écume à la bouche, tomba raide sur les dalles de la loggia; heureusement une chaise en paille qui se trouvait dernière lui empêcha que son crâne cognât directement sur la pierre. La bonne qui avait assisté à la scène poussa un cri qui fit sortir du salon la femme de mon ami ; nous nous précipitâmes et tous les trois ensemble nous le portâmes sur son lit. Il avait complètement perdu connaissance. Un médecin appelé en hâte le soigna. Il revint à lui environ trois quarts d’heure plus tard. Le docteur qui resta encore longtemps après que mon ami eut recouvert ses sens lui recommanda de cesser de s’occuper de cuisine, car la gravité de ces crises augmenterait toujours et on ne pourrait écarter complètement le danger d’une issue fatale. »
    Le sculpteur se tordait de rire. En attendant ils étaient arrivés à la porte de la maison où habitait Monsieur Dudron. Son ami lui souhaita une bonne nuit en le remerciant chaleureusement pour l’histoire des spaghetti et celle de la mayonnaise.

La mayonnaise e l’emulsione

    Mi avvicinai al tavolo col presentimento di una catastrofe. Il mio amico ruppe delle uova in una scodella e poi cominciò a versarvi su l’olio d’oliva in piccole quantità mescolando con una forchetta: “È il principio dell’emulsione, – mi disse agitando le uova con una forchetta – tu sai che l’emulsione in pittura è uno di quei medium che permettono di dare alla materia quella untuosità, quella preziosità, quella fluidità, insomma quel fascino e quel mistero che gli antichi maestri conoscevano e di cui i pittori d’oggi hanno perso anche il ricordo. “In emulsione veritas!”. Ma io mi accorsi che il suo sguardo diveniva inquieto mentre fissava la nascente mayonnaise. Egli sospese un momento di rimestare il miscuglio, si abbassò per guardare più da vicino, poi ricominciò a battere il tutto con la forchetta, ma l’angoscia appariva sul suo viso. Mi appressai anch’io per guardare e vidi nella scodella una specie di liquido giallastro cosparso di pezzetti più chiari come di una materia coagulata, specie di minuscoli icebergs, in un mare color zafferano. Il mio amico sospese l’operazione: “Non c’è niente da fare, – disse con voce che l’emozione rendeva un po’ rauca – bisogna ricominciare, è il caldo che mi ha giocato questo brutto tiro. Naturalmente perché questo genere di operazione sia facilitato, ci vogliono climi o stagioni fredde. Ma tu vedrai che riuscirò. Non bisogna mai disperare nella vita, e noi altri artisti dobbiamo essere sempre i primi a dare l’esempio della volontà, della pazienza, della costanza e del coraggio”.
    Avendo pronunciato questo piccolo discorso, egli prese un’altra scodella, chiamò la donna e le disse di portargli dell’altro olio, d’una qualità superiore a quella che aveva usata. La donna portò un’altra bottiglia d’olio, ed egli ricominciò l’operazione, mentre diceva come parlando a sé stesso: “È importantissima la qualità dell’olio. Molto importante. Non s’insisterà mai abbastanza sull’importanza dell’olio nella riuscita di una mayonnaise!”.
    Mentre egli parlava così, io vidi che il suo volto cominciò di nuovo a contrarsi; guardai nella scodella; la decomposizione della salsa era nel suo pieno; dei grossi pezzi di liquido coagulato saltavano sotto i colpi della forchetta. Vidi il mio amico impallidire spaventosamente e con una specie di rantolo posò la forchetta sul tavolo ed abbassò la testa sul petto; ebbe un gesto stanco e rassegnato, il gesto dell’atleta che abbandona. Ma egli si riprese subito ed esclamò: “Comprendo tutto! Come non ho potuto pensare prima a questo! Sono le uova! Sono certamente le uova! Con questa temperatura canicolare ci vogliono delle uova freschissime. Svetonia! Svetonia! (era il nome della donna), andate a cercarmi delle uova di giornata, possibilmente fatte questo pomeriggio!”.
    La donna si precipitò nel cortile; si sentì uno schiamazzo ed un cicaleccio di volatili disturbati nel sonno. La donna tornò poco dopo con delle uova tutte sporche, con delle pagliuzze incrostate nella sporcizia. II mio amico si rimise al lavoro. Questa volta operò più lentamente; i suoi gesti avevano qualcosa di ieratico. Si sentiva che questa era la volta definitiva. La scena acquistò una grandezza da tragedia greca. Operando, il mio amico parlava, come in sogno, gli occhi fissi sulla scodella: “Erano le uova! Erano le uova non abbastanza fresche!”. Io scorgevo sul suo viso i progressi dell’operazione. Improvvisamente vidi che egli cominciava a tremare per tutto il corpo; guardai nella scodella: più grossi che mai gli icebergs erano riapparsi; il mio amico sospese l’operazione; proprio in quel momento alcune grosse farfalle notturne che si erano bruciate le ali con la lampada ad acetilene, caddero nella mayonnaise decomposta dibattendosi come farebbero anitre selvatiche abbattute da un cacciatore, nell’acqua di uno stagno. Fu il colmo! Intesi come un singhiozzo soffocato ed il mio amico, la bava alla bocca, cadde di schianto sul pavimento della loggia; fortunatamente una sedia di paglia che si trovava dietro di lui evitò che la sua testa battesse direttamente sulla pietra. La donna che aveva assistito alla scena lanciò un grido che fece accorrere dal salotto la moglie del mio amico; noi ci precipitammo tutti e tre insieme e lo portammo su un letto. Aveva completamente perduto la conoscenza. Un medico chiamato in fretta lo curò. Rinvenne tre quarti d’ora dopo. Il dottore che restò ancora parecchio tempo dopo che il mio amico ebbe ricuperato i sensi, gli raccomandò di smettere di occuparsi di cucina, poiché la gravità delle sue crisi sarebbe sempre aumentata e non si sarebbe potuto scartare completamente il pericolo di un esito fatale».
    Lo scultore si torceva dal ridere. Nel frattempo erano arrivati alla porta di casa del Signor Dudron. Il suo amico gli augurò una buona notte e lo ringraziò calorosamente per la storia degli spaghetti e quella della mayonnaise.

L’éternelle fatalité

    « Eh oui, pensait Monsieur Dudron en entrant dans son appartement, il y a des gens qui mettent tout leur amour-propre en des petites choses, en des faits insignifiants de la vie; moi aussi je ne suis pas content quand on me dit que j’ai l’air d’un homme doux, inoffensif et sentimental et je préférerais qu’on me dise que j’ai une tête de boucanier ou de bandit du Far West, mais, malgré cela, la déception que j’éprouve n’en arrive pas au point de me faire tomber à la renverse raidi par une crise hystérique. Tout a une limite, que diable! Ce sont des choses tristes, je le sais, bien tristes hélas! Car de tout cela se dégage quelque chose d’insensé, de fou, d’illogique et bien que tout cela puisse être expliqué au point de vue psychologique avec une certaine clarté, on ne peut s’empêcher de se sentir profondément découragé. Pourquoi des hommes en apparence égaux entre eux sont au fond tellement différents ? La fatalité, toujours la fatalité, l’éternelle fatalité avec laquelle on essaie d’expliquer tout ! »

L’eterna fatalità

    «Eh, sì, – pensò il Signor Dudron, entrando nel suo appartamento, – c’è della gente che mette tutto il suo amor proprio nelle piccole cose, in fatti insignificanti della vita. Io pure non sono affatto contento quando mi si dice che ho l’aria di un uomo dolce, inoffensivo e sentimentale, e preferirei che mi si dicesse che ho una testa da attaccabrighe o di un bandito del Far West, ma, malgrado ciò, il disappunto che provo non arriva al punto di farmi cadere riverso di schianto per una crisi isterica. Tutto ha un limite, che diavolo! Sono cose tristi, lo so, ben tristi, aimè! Perché da tutto questo si sprigiona qualcosa di insensato, di folle, di illogico e benché tutto questo possa essere spiegato dal punto di vista psicologico con una certa chiarezza non si può fare a meno di sentirsi profondamente scoraggiati. Perché uomini in apparenza talmente uguali tra loro sono in fondo così differenti? La fatalità, sempre la fatalità, l’eterna fatalità con la quale si tenta di spiegare tutto».

Varianti

II Signor Dudron (dal romanzo di prossima pubblicazione), (“Prospettive”, n.5, 15 marzo 1940):
    Eh sì – pensava il signor Dudron – vi sono delle persone che ripongono tutto il loro amor proprio in piccole cose, in fatti insignificanti della vita; anche a me non piace sentirmi dire che ho la faccia d’un uomo mite e sentimentale e preferirei mi dicessero che ho la faccia d’un corsaro, ma, nulla dimeno, il dispiacere che mi procurano queste riflessioni non mi fa venire delle crisi isteriche. Tutto ha un limite, diavolo! Sono cose tristi, ahimè, tanto tristi! Poichè da questi fatti sorge un che d’insensato, di pazzo, d’illogico che delude e scoraggia. Perchè tutto ciò deve accadere? Perchè degli uomini apparentemente tanto eguali ai loro simili in fondo sono da essi talmente differenti? La fatalità, sempre la fatalità, l’eterna fatalità con la quale si cerca di spiegare tutto.

À la lisière d’un bois

    En se disant ce mot de fatalité Monsieur Dudron continua à penser que c’était peut-être aussi la fatalité qui l’avait fait assister un matin de plein été, très tôt, à un des spectacles les plus étonnants qu’il eût vu dans sa vie, pourtant si riche en aventures et en spectacles. Monsieur Dudron se souvint. L’insomnie, ce matin-là, l’avait chassé du lit bien avant le lever du solei1. Il se souvint qu’en se levant il avait eu le vague sentiment que des Romains anciens, du temps de la République, et aussi du temps de l’Empire, devaient avoir senti quelque chose, flairé certaines odeurs, comme ce que lui, Monsieur Dudron, éprouvait en ce moment…
    C’était une matinée claire et chaude d’été avancé. Il était sorti de la ville et se trouvait à la lisière d’un bois. Le soleil, à peine levé à l’horizon, envoyait ses rayons obliques qui s’infiltraient entre les troncs des arbres; des spectres d’or, espèce de petits filets à la silhouette d’hexaèdres, allaient d’arbres en arbres. Par endroits on voyait comme un léger brouillard. Des insectes ailés se maintenaient immobiles à quelque hauteur du sol, comme de minuscules hélicoptères. Aucun bruit, aucun chant d’oiseau.

Sul limite di un bosco

    Pronunciando fra sé questa sentenza di fatalità, il Signor Dudron continuò a pensare che era forse anche la fatalità che l’aveva fatto assistere in un mattino di piena estate, molto di buon’ora, ad uno degli spettacoli più sorprendenti che egli avesse mai visto nella sua vita, pur tanto ricca d’avventure e spettacoli. Il Signor Dudron si ricordò. L’insonnia quella mattina l’aveva cacciato dal letto assai prima dell’alba. Egli si ricordò che alzandosi aveva la vaga impressione che degli antichi romani, del tempo della Repubblica, e pure, del tempo dell’Impero, dovevano aver sentito qualche cosa, percepiti certi odori come quelli che lui, Signor Dudron, sentiva in quel momento …
    Era una mattinata chiara e calda dell’estate avanzata. Egli era andato fuori città e si trovava sul limite di un bosco. Il sole, appena alzatosi all’orizzonte, mandava i suoi raggi obliqui che s’infiltravano fra i tronchi degli alberi; degli spettri d’oro, specie di piccole reti dalla sagoma [simile ad esaedri] andavano di albero in albero. Più in là si scorgeva una leggera nebbia. Insetti alati si mantenevano immobili a qualche altezza dal sole, come dei minuscoli elicotteri. Nessun rumore, nessun canto d’uccello.

Varianti

II Signor Dudron (dal romanzo di prossima pubblicazione), (“Prospettive”, n.5, 15 marzo 1940):
    Come fu forse la fatalità che mi fece assistere a quello spettacolo talmente lirico, così stranamente suggestivo e che mi fece vivere uno dei momenti più sottilmente malinconici della mia vita. L’insonnia quella mattina mi aveva cacciato dal letto molto prima che il sole si levasse. Era un chiaro e caldo mattino dell’estate avanzata. Ero giunto fuori della città, all’orlo d’un bosco. Il sole appena sorto all’orizzonte mandava i suoi raggi obliqui che s’infiltravano fra i tronchi degli alberi; degli spettri d’oro, specie di reticelle, di sottilissimi e rigidi trapezi, andavano d’albero in albero; segni luminosi ed iridescenti d’un misterioso alfabeto apparivano, a breve distanza dal suolo, tra ramo e ramo; qua e là vi era un po’ di nebbia; degli insetti alati si mantenevano immobili nell’aria, come minuscoli autogiri. Nessun rumore, nessun canto d’uccelli.

Le avventure del Signor Dudron di Giorgio de Chirico:  Manoscritto Evangelisti
    Il Signor Dudron si ricordò. L’insonnia, quella mattina, l’aveva cacciato dal letto molto prima del (sorgere del) sole. Alzandosi ebbe (infi)ne una vaga impressione, ma (ben precis)a, che gli antichi Romani (del) tempo della Repubblica ed anche (quelli) del tempo dell’Impero, avessero sentito qualcosa di simile, (fiutato un) certo odore come quello che egli, il Signor Dudron fiutava in quel momento…
Era un chiaro e caldo mattino di estate avanzata. Il Signor Dudron era uscito dalla città e si trovava presso un bosco. Il sole appena sorto all’orizzonte mandava i suoi raggi obliqui che si infiltravano tra i tronchi degli alberi; degli spettri d’oro, simili a piccole redi reti, in forma di esagoni, andavano da un’albero  allo altro. In certi punti si vedeva come una leggera foschia. Alcuni insetti alati si mantenevano immobili, ad una certa altezza dal suolo, simili a minuscoli elicotteri. Non si udiva alcun rumore, (nessun) canto d’uccello.

Vierges et Lions

    Devant Monsieur Dudron il y avait une grande cage montée sur quatre roues. Trois lions étaient dedans, assis et éveillés et ils regardaient dehors. On les avait portés là pour la foire qui devait commencer bientôt; cette cage était arrivée avant les autres. Tout autour les baraquements gisaient encore par terre, démontés. Le propriétaire était absent; sans doute était-il allé à la mairie ou à la police, pour les permis. Les lions étaient seuls; on avait donné de l’air à la cage. On avait retiré les volets et on apercevait les barreaux de la prison. Ils étaient tous les trois adossés au fond de la cage comme s’ils eussent senti que là résidait pour eux toute sûreté. Le plus grand, le plus vieux probablement penchait sa lourde tête, fronçait son visage sévère et fixait un point du bois qui était devant lui, un point d’où l’espace, sous les arbres, se perdait dans l’ombre … Grâce à ce qu’un lion de banlieue peut savoir de l’existence, celui-là devait s’imaginer le mystère de la forêt comme une région mauvaise où d’autres coups de fouet et de cravache seraient tombés sans fin de chaque branche. Le vieux lion se doutait peut-être que l’espèce perfide des bipèdes-dompteurs pullulait de ce côté, à l’état sauvage, toujours prêt à lui fourrer de vive force dans la gueule des têtes que lui-même n’aurait pas voulu rencontrer le soir, dans un endroit désert …
    À droite de la cage, sur une élévation de terrain, un couvent d’orphelines ouvrait sa façade de grande volière qui, même en cette période de vacances, tenait enfermées entre ses murs des jeunes filles sans parents ni amis.
Monsieur Dudron se souvint. Une mélancolie indéfinissable flottait dans l’air. C’était un sentiment gris, quelque chose d’étrangement neutre qui montait avec les vapeurs, se répandait dans le silence et la lumière du matin d’été. Étrange atmosphère de cet endroit encore désert, où en ce moment ne respiraient en captivité que des vierges et des lions.

 

Vergini e Leoni

    Davanti al Signor Dudron c’era una grande gabbia montata su quattro ruote. Tre leoni vi erano rinchiusi, seduti e svegli, essi guardavano di fuori. Erano stati portati là per la fiera che sarebbe cominciata presto; quella gabbia era arrivata prima delle altre. Tutt’intorno, le baracche giacevano ancora per terra, smontate. Il proprietario non c’era; senza dubbio era andato al municipio o alla polizia per i permessi. I leoni erano soli; per dare aria alla gabbia, le imposte erano state tolte e si scorgevano le sbarre della prigione. Erano tutti e tre addossati in fondo alla gabbia come se sentissero che lì vi era per loro tutta la sicurezza. Il più grande, probabilmente il più vecchio, scuoteva la sua pesante testa, corru¬gando il volto severo e guardando fisso un punto del bosco che era davanti a lui, un punto dove lo spazio sotto gli alberi si perdeva nell’ombra …
    Per quello che un leone dei sobborghi può sapere dell’esistenza, quello lì doveva immaginarsi il mistero della foresta come un sito maligno dove colpi di frusta e scudiscio sarebbero caduti ancora senza fine da ogni ramo. Il vecchio leone dubitava forse che la specie perfida dei bipedi-domatori pullulasse da queste parti, nello stato selvaggio, sempre pronta a cacciargli nelle fauci delle teste che egli stesso non avrebbe voluto incontrare la sera, in un luogo deserto…
    A destra della gabbia sopra un rialzo del terreno un convento di orfanelle apriva a sua facciata di grande uccelliera che, anche in quel periodo di vacanze, teneva racchiusa tra le sue pareti ragazze senza genitori e senza amici.
    Il Signor Dudron si ricordò. Una melanconia indefinibile ondeggiava nell’aria. Vi era una sensazione grigia, qualche cosa di stranamente neutro che saliva con la foschia, si spandeva nel silenzio, e nella luce del mattino d’estate. Una strana atmosfera in quel luogo deserto dove in quel momento non respiravano in prigionia che vergini e leoni.

 

Varianti

II Signor Dudron (dal romanzo di prossima pubblicazione), (“Prospettive”, n.5, 15 marzo 1940):
    Una grande gabbia montata su quattro ruote stava davanti a me. Tre leoni erano dentro, seduti e svegli e guardavano fuori… Erano là per la fiera che doveva presto cominciare; quella gabbia era giunta prima delle altre. Tutt’intorno i baraccamenti non era ancora stati montati. Il padrone era in giro in quel momento, senza dubbio in municipio, o negli uffici della questura, o altrove, per i permessi. I leoni erano soli. Si era dato dell’aria alla gabbia. Le persiane erano state tolte e si scorgevano le sbarre della prigione. Stavano tutt’e tre addossati alla parete in fondo alla gabbia, come se sentissero che là risiedeva per loro ogni sicurezza. Il più grande, il più vecchio probabilmente, chinava la testa pesante, corrugava la faccia severa e fissava un punto da dove lo spazio, sotto gli alberi, si perdeva nell’ombra … Grazie a quanto un leone di sobborgo può sapere dell’esistenza, quello là doveva raffigurarsi il mistero della foresta come una regione cattiva ove altre frustate, altre scudisciate pioverebbero senza fine da ogni ramo. Il vecchio leone forse sospettava che la perfida specie dei bipedi domatori, pullulasse da quella parte, allo stato selvaggio, sempre pronta a ficcargli di viva forza tra le fauci dei ceffi che lui stesso non avrebbe voluto incontrare di notte vicino ad un bosco.
Di fronte alla gabbia un convento di orfanelle apriva la sua facciata di grande uccelliera che anche durante quel periodo di vacanze teneva chiuse tra i suoi muri delle fanciulle senza parenti, nè amici. Il Signor Dudron ricordò. Un’indefinibile malinconia alitava nell’aria in quel punto della strada. Era un sentimento grigio, qualcosa di stranamente neutro che affogava nei vapori e nel silenzio e con la luce del mattino estivo veniva su dalla verdura umida: la curiosa sensazione di quell’orlo di bosco quasi cittadino, ove, in quel momento, non respiravano in prigionia che delle vergini e dei leoni.

Le avventure del Signor Dudron di Giorgio de Chirico: Manoscritto Evangelisti E
    Davanti al Signor Dudron stava una grande gabbia che poggiava su quattro ruote. Tre leoni stavano dentro, seduti e svegli e guardavano (di) fuori. Erano stati portati là per la fiera che doveva cominciare presto, quella gabbia era giunta prima delle altre. Tutt’intorno, i baraccamenti giacevano ancora per terra, smontati. Il proprietario (non c)’era; probabilmente era (andato) in municipio, o al commissariato, per i permessi. I leoni (erano) soli; era stata aereata la gabbia. Erano state retirate (le persia)ne e si vedevano le sbarre  della prigione. Tutti e tre sta(vano addos)sati al fondo della gabbia, come se avessero sentito che là era per loro il posto più sicuro. Il più grande, il più vecchio probabilmente, chinava la sua testa pesante, corrugava la sua faccia severa e fissava un punto del bosco che gli stava davanti, un punto ove lo spazio, sotto gli alberi, si perdeva nell’ombra … Per quello che un leone dei sobborghi d’una città può sapere dell'(esistenza), quello là doveva immaginarsi il mistero della foresta co(me una re)gione cattiva ove altre frustate e scudisciate sarebbero (cadute) da ogni ramo. Il vecchio leone sospettava forse (quale perfida) razza dei bipedi domatori pullulasse da quella parte (allo stato) selvatico, sempre pronta a ficcargli di viva forza tra le fauci delle teste che lui, lui leone, non avrebbe voluto incontrare di sera, in un luogo deserto… 
A destra della gabbia, ove il terreno era un po’ più alto, un convento di ragazze orfane apriva la sua facciata di grande uccelliera che, anche in questo periodo di vacanze estive, teneva chiuse, tra le sue mura delle fanciulle che non avevano né parenti né amici.
Il Signor Dudron ricordò. Un’indefinibile malinconia aleggiava nell’aria. Era un sentimento grigio; qualcosa di stranamente neutro che saliva con i vapori del mattino e si spandeva nel silenzio e la luce di quelle prime ore di un giorno estivo. Strana atmosfera, di quel luogo ancora deserto ove, in quel momento, non respiravano in prigionia che delle vergini e dei leoni! –

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