MONSIEUR DUDRON
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« Le grand art, par lequel se manifeste aux hommes le Talent Universel, est la plus haute expression de la création, car il est en même temps spirituel et matériel.
« L’art est composé d’éléments concrets et abstraits et il est lié, tant au monde physique qu’au monde métaphysique, cela veut dire que l’art représente la création la plus complète que nous connaissons.
« L’art est le pont qui unit notre terre avec un monde de l’au-delà, et les pensées équipées pour le périlleux voyage dans un autre monde, peuvent passer ce pont en toute tranquillité et s’aventurer au loin, car le chemin pour revenir est assuré par la solide construction du pont qui ne peut pas crouler. En effet, chez les artistes les cas de folie sont extrêmement rares, tandis que les philosophes et autres explorateurs de l’inconnu sont guettés par la folie qui se tient près d’eux, toujours prête à les saisir quand s’offre une occasion !
« La forme créée par la nature est le résultat de la transformation produite par le mouvement universel et cette forme nous montre de façon plus visible le mystère de la création que ne peut le faire la matière inerte, qui est le principe tandis que la forme est le but. Dans l’art, qui est un produit du génie, la forme montre le mystère de la création d’une façon encore plus évidente que dans la Nature.
« En peinture, la forme est purement idéale, c’est-à-dire immatérielle. La sculpture, par contre, nous montre la forme concrète, faite d’une matière qui existe comme volume, et en sculpture le grand mystère est contenu seulement dans l’exécution et dans la conception géniale.
« En peinture la forme est beaucoup plus difficile à réaliser. Tandis que dans la sculpture on travaille avec une matière malléable comme l’argile ou la cire, ou avec une matière qui a un volume concret comme un bloc de marbre, en peinture, par contre, la forme ne doit pas être réalisée au moyen d’une matière, évidente comme volume mais en soi même informe, mais avec une matière métaphysique avec l’aide d’une matière physique qui est presque inexistante comme volume. Le volume réel de cette matière n’a, en effet, aucune relation directe avec le volume de la forme représentée.
« En peinture le volume est créé par la matière métaphysique qui crée dans le sens le plus complet la matière physique mais non malléable, inexistante comme volume, mais qui peut exprimer tous les volumes et toutes les formes.
« L’origine même de la peinture doit être cherchée dans l’aspect de la pensée humaine. La pensée humaine ne s’exprime pas, ainsi qu’on le croit faussement, au moyen de mots. Est curieuse dans ce cas la question classique qu’on fait à qui connaît couramment plusieurs langues: “En quelle langue pensez-vous ?” Cette question n’a aucun sens car on ne pense dans aucune langue. Les pensées, au contraire, sont une suite d’images, ou de figurations, qui passent dans le cerveau de l’homme avec une rapidité extraordinaire. Ces images, ou visions, dans lesquelles la forme est l’élément dominant, sont précises quand il s’agit d’un objet parfaitement défini et individualisé et elles sont imprécises si l’objet est plutôt une conception, c’est-à-dire quand l’objet a une certaine forme mais sans les détails qui l’individualisent. Pour être plus claire je citerai l’exemple suivant : une personne possède une maison : en pensant à cette maison elle la voit dans son esprit dans tous les détails qui distinguent justement cette maison. Dans ce cas l’image qui se présente à l’esprit est précise. Tandis que si une personne, pour une raison quelconque, est obligée de chercher une maison, elle pense à une maison qui pour elle est encore inconnue et son cerveau reflète l’image de la conception qu’elle a des maisons en général. Cette image est une image imprécise, qui, cependant, exprime la forme d’une maison mais sans les détails qui la définissent.
« Les pensées et les visions ont indéniablement leurs couleurs. Mais leur force principale réside dans l’expression de la forme.
« La forme abstraite qui s’exprime dans ces imagés pensées, la forme que la pensée réalise sans l’aide d’une matière qui a un volume concret, a poussé l’homme à dessiner et à peindre.
« Dans les anciennes écritures d’origine égyptienne on voit confirmée la thèse que la pensée est une image, ou vision, par le fait même que les premières écritures étaient des dessins des choses décrites. Il faut ajouter qu’il s’agissait de dessins qui représentaient la forme et non la couleur des objets qu’on voulait énoncer.
« L’homme a cherché à exprimer sa pensée sans avoir recours à un intermédiaire qui, dans ce cas, aurait été la parole. Il eut recours directement à l’image, qui est l’expression de la forme réalisée par la pensée, sans l’aide d’une matière concrète et malléable.
« Il faut encore ajouter que la forme, se trouvant à la base de la pensée est en même temps le fondement sur lequel s’appuie toute notre intelligence.
« La forme reflétée par notre cerveau nous a donné la possibilité de penser. C’est la forme immatérielle qui a permis à nos pensées de se multiplier, de se détacher toujours plus de la réalité, en nous laissant ainsi entrer dans l’abstrait. La philosophie, la musique, les sciences, tout est né de la forme. Toutes ces créations de notre esprit ont comme origine, d’abord la forme produite par la nature, et ensuite, la forme immatérielle ou idéale.
« Cette forme immatérielle ou idéale est née de la forme directe ou, si l’on veut s’exprimer avec d’autres mots, elle est née de la forme existante dans la nature. Ainsi comme la lumière du soleil est captée et reflétée par la lune, ainsi la forme directe a été captée par le cerveau humain qui l’a projetée dans le monde. Ce fait a provoqué le développement graduel de l’intelligence humaine.
« Lorsqu’on comprend l’importance de la forme, lorsqu’on comprend la signification de la forme comme résultat de l’évolution progressive nécessaire et fatale, on arrive à la conclusion qu’un art qui n’exprime pas la forme parfaite, comme a fait l’art grec, ou qui, pour le moins, n’exprime pas la forme de la façon la plus parfaite, ainsi qu’on peut le constater plus tard aux plus belles époques de la production artistique, enfin qu’un art plastique où la forme a disparu, comme on voit aujourd’hui, est un phénomène négatif qui prouve que non seulement le génie, mais même le bon sens des hommes est en décadence.
« Dans l’art contemporain, autant en peinture qu’en sculpture, la forme est presque toujours inexistante.
« Dans la sculpture moderne la dureté et la raideur remplacent la plasticité et le volume artistique. La forme concrète que le talent des maîtres du passé a rendue mystérieusement insaisissable, cette forme qui paraît irréelle, tout en représentant des formes qui existent dans la réalité, cette forme magique n’appartient plus à notre temps, elle a disparu comme le passé et, lorsque je regarde la sculpture qu’on fait aujourd’hui, il me semble me cogner les yeux contre sa dureté qui est de beaucoup supérieure à la dureté qu’ont les formes dans la réalité.
« Dans la peinture moderne la forme, ou plutôt, ces espèces de taches qui sont censées la représenter, donne l’impression de quelque chose de monstrueux, d’ennuyeux et d’antiplastique par excellence. La forme, dans les tableaux modernes, au lieu d’être convexe, est concave ; or une forme essentiellement concave est la négation de la forme ou plutôt l’anéantissement de la forme qui, dans ce cas, est remplacée par le vide.
« L’inexistence de la forme dans la peinture moderne est une conséquence de l’inexistence du volume ; or les choses se manifestent à nous surtout et avant tout par leur volume et ensuite par leur couleur.
« Les explications qu’on a essayé de donner pour ce qui regarde le manque de forme dans la peinture moderne, ne changent rien à ce fait. Je couperai court à tous les bavardages en affirmant que la forme en peinture est une forme que le talent de l’artiste a saisie par intuition. Par la suite cette forme a été transformée et transmise à nous par le génie du peintre, sans que la raison humaine de l’artiste, raison qui se trouve en dehors de son génie, ait contribué à la création de cette forme.
« Tout cela est exact, car une vraie œuvre d’art ne doit porter ni celui qui la regarde, ni celui qui l’a créée, au raisonnement, à la critique, à l’étonnement ou à la divagation, mais doit provoquer seulement la satisfaction et rien d’autre que la satisfaction, c’est-à-dire un état dans lequel le raisonnement n’existe plus.
« L’avalanche de mots, d’explications, de suppositions, d’irritations, de discussions insensées, etc. générés par l’art moderne, prouve justement que l’art moderne ne provoque pas la satisfaction. L’homme satisfait est silencieux, voilà pourquoi aujourd’hui les amateurs, les producteurs et tous ceux qui soutiennent l’art moderne bavardent et bavardent sans s’arrêter… »
La grande arte attraverso la quale si manifesta agli uomini il Talento Universale, è l’espressione più alta della creazione perché è nello stesso tempo spirituale e materiale.
L’arte è composta di elementi concreti ed astratti, ed è legata tanto al mondo fisico quanto al mondo metafisico, il che vuole dire che l’arte rappresenta la creazione più completa che noi conosciamo.
L’arte è il ponte che unisce il nostro mondo con l’al-di-là, ed i pensieri equipaggiati per il pericoloso viaggio in un altro mondo, possono attraversare questo ponte in tutta tranquillità ed avventurarsi lontani perché la via del ritorno è assicurata dalla solida costruzione del ponte che non può crollare. Infatti tra gli artisti i casi di follia sono estremamente rari, mentre i filosofi ed altri esploratori dell’ignoto sono insidiati dalla pazzia che sta al loro fianco, sempre pronta ad afferrarli non appena si offre un’occasione!
La forma creata dalla natura è il risultato della trasformazione prodotta dal movimento universale, e quella forma ci mostra il mistero della creazione in maniera più visibile di quanto possa farlo la materia inerte che è il principio, mentre la forma è la meta. Nell’arte che è un prodotto del genio, la forma mostra il mistero della creazione in maniera ancora più evidente di quanto non avvenga nella Natura.
Nella pittura la forma è puramente ideale, vale a dire immateriale. La scultura, invece, ci mostra la forma concreta fatta di una materia che esiste come volume, per cui nella scultura il grande mistero è contenuto solamente nell’esecuzione e nella concezione geniale.
Nella pittura la realizzazione della forma è assai più difficile. Mentre nella scultura si lavora con una materia plasmabile come l’argilla o la cera, o con una materia che ha un volume concreto come un blocco di marmo, nella pittura invece la forma non deve essere realizzata con una materia, evidente come volume anche se informe in se stessa, ma con una materia metafisica con l’aiuto di una materia fisica che è pressoché inesistente come volume. Il volume reale di questa materia non ha infatti alcuna relazione diretta con il volume della forma rappresentata.
Nella pittura il volume viene creato dalla materia metafisica la quale crea nel senso più completo la materia fisica ma non plasmabile, inesistente come volume che però può esprimere ogni volume e qualsiasi forma.
L’origine stessa della pittura va cercata nella particolarità del pensiero umano. Il pensiero umano non si esprime, come falsa¬mente si crede, a mezzo di parole. È curiosa a questo riguardo la domanda classica che si fa a chi conosce correntemente più lingue: «In che lingua pensa Lei?». Questa domanda non ha senso perché non si pensa in alcuna lingua. I pensieri sono invece un seguito di immagini o figurazioni che passano con rapidità straordinaria nel cervello dell’uomo. Queste immagini o visioni nelle quali la forma è l’elemento dominante, sono precise quando si tratta di un oggetto perfettamente definito e individuato, e sono imprecise se l’oggetto è piuttosto una concezione, vale a dire quando l’oggetto ha una certa forma, però senza i dettagli che lo individualizzano. Per essere più chiara citerò il seguente esempio: una persona possiede una casa; pensando a quella casa, essa la vede nel suo spirito con tutti i dettagli che distinguono appunto quella casa. In questo caso l’immagine che si presenta allo spirito è precisa. Quando invece, per una ragione qualunque, una persona è obbligata a cercare una casa, essa pensa ad una casa ancora sconosciuta, ed il suo cervello riflette l’immagine della concezione che essa ha delle case in generale. Questa imma¬gine è un’immagine imprecisa che tuttavia esprime la forma di una casa però senza i dettagli che la definiscono.
I pensieri e le visioni hanno innegabilmente dei loro colori. Ma la loro forza principale risiede nell’espressione della forma.
La forma astratta che si esprime in queste immagini-pensieri, la forma che il pensiero realizza senza l’aiuto di una materia avente un volume concreto, ha spinto l’uomo a disegnare ed a dipingere.
Nelle scritture antiche di origine egiziana la tesi che il pensiero è un’immagine, o visione, viene confermata dal fatto stesso che le prime scritture erano dei disegni delle cose descritte. Bisogna aggiungere che si trattava di disegni che rappresentavano la forma e non il colore degli oggetti che si volevano indicare.
L’uomo ha cercato di esprimere il suo pensiero senza ricorrere ad un intermediario che, in questo caso, sarebbe stata la parola. Ricorse direttamente all’immagine che è l’espressione della forma realizzata dal pensiero senza l’aiuto di una materia concreta e plasmabile.
Bisogna aggiungere ancora che la forma, trovandosi alla base del pensiero, rappresenta nello stesso tempo la base sulla quale poggia tutta la nostra intelligenza.
La forma riflessa dal nostro cervello ci ha dato la possibilità di pensare. È la forma immateriale che ha permesso ai nostri pensieri di moltiplicarsi, di staccarsi sempre più dalla realtà, lasciandoci entrare così nell’astratto. La filosofia, la musica, le scienze, tutto è nato dalla forma. Tutte queste creazioni del nostro spirito hanno come origine in primo luogo la forma prodotta dalla natura, e poi e sopratutto, la forma immateriale, ovvero l’ideale.
Questa forma immateriale o ideale è nata dalla forma diretta o, per usare altre parole, essa è nata dalla forma esistente nella natura.
Così come la luce del sole viene captata e riflessa dalla luna, così la forma diretta è stata registrata dal cervello umano che l’ha proiettata nel mondo. Questo fatto ha provocato lo sviluppo graduale dell’intelligenza umana.
Allorché si comprende l’importanza della forma, allorché si com¬prende il significato della forma come risultato dell’evoluzione progressiva, necessaria e fatale, allora si giunge alla conclusione che un’arte che non esprime la forma perfetta, come ha fatto l’arte greca, o che, almeno, non esprime la forma nella maniera più perfetta possibile, come si può constatare più tardi nelle epoche più belle della produzione artistica, ed infine che un’arte plastica nella quale la forma è sparita, come si vede oggi, è un fenomeno negativo che prova che non solo il genio, ma perfino il buon senso degli uomini è in decadenza.
Nell’arte contemporanea, tanto nella pittura quanto nella scultura, la forma è quasi sempre inesistente.
Nella scultura moderna la durezza e la rigidezza hanno preso il posto della plasticità e del volume artistico. La forma concreta che il talento dei maestri del passato ha reso misteriosamente inafferrabile, quella forma che sembrava irreale, pur rappresentando forme che esistono nella realtà, quella forma magica, che non appartiene più al nostro tempo, è sparita come il passato e, quando guardo la scultura che si fa oggi, mi sembra di cozzare con gli occhi contro la sua durezza che è di molto superiore alla durezza che le forme hanno nella realtà.
Nella pittura moderna la forma, o, piuttosto, quella specie di macchie che dovrebbero rappresentarla, danno l’impressione di qualche cosa di mostruoso, di fastidioso e di antiplastico per eccellenza. La forma, nei quadri moderni, invece di essere convessa è concava; eppure una forma essenzialmente concava è la negazione della forma o, piuttosto, l’annientamento della forma che, in questo caso, è sostituita dal vuoto.
L’inesistenza della forma nella pittura moderna è una conseguenza dell’inesistenza del volume; eppure le cose si manifestano a noi sopratutto ed anzitutto per il loro volume e poi per il loro colore.
Le spiegazioni che si è cercato di dare per quanto riguarda la mancanza di forma nella pittura moderna, non cambiano minimamente questo fatto. Vorrei tagliar corto a tutte le chiacchiere affermando che la forma nella pittura è una forma che il talento dell’artista ha afferrato per intuizione. In seguito questa forma è stata trasformata e trasmessa a noi dal genio del pittore senza che la ragione umana dell’artista che si trova al di fuori del suo genio, abbia contribuito alla formazione di quella forma.
Tutto questo è esatto perché una vera opera d’arte non deve costringere né chi la guarda, né chi l’ha creata, al ragionamento, alla critica, alla sorpresa o alla divagazione, ma deve provocare soltanto soddisfazione, e nient’altro che soddisfazione, vale a dire uno stato nel quale il ragionamento non esiste più.
La valanga di parole, di spiegazioni, di supposizioni, di irritamento, di discussioni insensate ecc. … generata dall’arte moderna dimostra appunto che l’arte moderna non provoca soddisfazione. L’uomo soddisfatto è silenzioso, ecco perché oggi gli amatori, i produttori e tutti coloro che sostengono l’arte moderna chiacchierano e chiacchierano senza posa … ».
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