MONSIEUR DUDRON
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Réflexions de Monsieur Dudron: Le bonheur
Tout en marchant, Monsieur Dudron, comme cela lui arrivait souvent, commença à penser au temps lointain de son enfance. Il se voyait couché dans son lit, dans la maison paternelle et regardant la fenêtre dépouillée de rideaux, ce qui lui rappelait alors le départ pour la campagne en été, et aussi la peur des examens, des moqueries des jeunes filles et plus tard du service militaire. De souvenir en souvenir, il passa à un autre ordre d’idées. Le bonheur, pensait-il, aurait été alors d’une autre qualité, mélangé à une espèce de crainte indéfinie, mélangé même à la surprise, comme de trouver des poissons dans une rivière souterraine ou de s’établir avec sa famille comme professeur de dessin dans une école municipale, au milieu de cette ville mélancolique, qu’il avait entrevue une fois, de cette ville sans banlieue, comme isolée du reste du monde et située au fond d’une vallée entourée de hautes et sévères montagnes. Là, enfin apaisé, Monsieur Dudron aurait pu mener une vie tranquille et pleine de joie intérieure.
Riflessioni del Signor Dudron: La felicità [1]
Mentre camminava, il Signor Dudron, come spesso gli avveniva, cominciò a pensare ai tempi lontani della sua infanzia. Si vedeva coricato al letto, nella casa paterna, guardando verso la finestra senza tendine, e allora questo gli ricordò la partenza per la campagna d’estate, ed anche la paura degli esami, le beffe delle ragazze e, più tardi, del servizio militare. Di ricordo in ricordo, egli passò ad un altro ordine di idee. La felicità, egli pensava, sarebbe stata di un’altra qualità, mischiata a una specie di timore indefinito, mista perfino alla sorpresa, come trovare dei pesci in un fiume sotterraneo, o stabilirsi con la propria famiglia come professore di disegno in una scuola municipale, al centro di quella città melanconica che aveva intravisto una volta, di quella città senza sobborghi, isolata dal resto del mondo e situata in fondo ad una valle circondata da montagne alte e severe. Là, il Signor Dudron avrebbe finalmente trovato la pace, ed avrebbe potuto condurre una vita tranquilla e piena di gioia interiore [2].
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
Et maintenant il ne pouvait plus fuir. Couché dans son lit, il regardait la fenêtre dépouillée de ses rideaux qui lui rappelait la veille des départs pour la campagne en été, quelque chose comme la peur des examens, des moqueries des jeunes filles et du service militaire. Le bonheur serait peut-être alors d’une autre qualité; mélangé à une crainte indéfinie; à de la surprise comme de trouver des poissons dans une rivière souterraine ou s’établir avec sa famille comme professeur de dessin dans une école municipale au milieu de cette ville mélancolique et comme isolée du reste du monde au fond de la vallée qu’entourent de hautes et sévères montagnes. Là, enfin apaisé, Monsieur Dusdron aurait pu mener une vie tranquille et pleine de joie intérieure.
Manoscritto Dudron- Levy, 1936:
Maintenant il ne pouvait plus fuir; couché sur son lit il regardait la fenêtre dépouillée de ses rideaux qui lui rappelait la veille des départs pour la campagne, en été, quelquechose comme la peur des examens, des moqueries des jeunes-filles et du service militaire. Le bonheur serait peutêtre alors d’une autre qualité, melangé à une crainte indéfinie, à de la surprise, comme de trouver des poissons dans une rivière souterraine ou s’établir avec sa famille comme professeur de dessin dans une école municipale au milieu d’une petite ville mélancolique et comme isolée du reste du monde, perdue au fond d’une vallée entourée de hautes et sévères montagnes. Là, enfin apaisé, Monsieur Dudron aurait pu mener une vie tranquille et pleine de joies intérieuses.
C’était quelque chose comme, (Deux Fragments Inédits, 1938):
C’était quelque chose comme la crainte du départ en vacances l’été, la crainte des moqueries des jeunes filles et celle du service militaire. Alors la joie aurait pu être aussi d’une autre qualité: mêlée à de la surprise, comme, par exemple, de trouver des poissons dans une rivière souterraine, ou bien de s’établir, avec sa famille, comme professeur de dessin dans une petite ville isolée entre des hautes montagnes. M. Dudron avait souvent caressé ce projet, mais ses amis le lui déconseillaient car, disaient-ils, ce n’était pas un projet digne de lui… Et pourtant, il aurait bien aimé s’établir dans une de ces villes peu connues et fréquentées, qui sont comme ces îlots situés loin de la route qui suivent les paquebots des grandes lignes de navigation. Il se voyait là, habitant une maison aux chambres nombreuses avec des terrasses et des vérandas surplombant des torrents parsemés de grosses pierres et aux bords ornés de fougères.
Fantasticherie in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
Ora egli non poteva più fuggire. Coricato sul suo letto guardava la finestra spoglia di tende che gli ricordava le partenze per la campagna, d’estate; qualche cosa come la paura degli esami, delle canzonature delle ragazze e del servizio militare.
La felicità sarebbe forse allora d’un altro genere: mista ad un timore indefinito; anche mista a della sorpresa, come di trovare dei pesci in un riviera sotterranea o di stabilirsi con tutta la famiglia, quale come professore di disegno in una scuola municipale, in mezzo ad una città melanconica e come isolata dal resto del mondo, in fondo ad una valle circondata da montagne alte e severe che di sera anticipano sulle case le ombre del crepuscolo.
Là, finalmente calmato, il Signor Dudron avrebbe potuto vivere una vita tranquilla e piena di gioie interne.
Nota 1
I sei paragrafi che seguono fanno parte di un brano che, dalla stesura originaria di Monsieur Dusdron, ha avuto successive elaborazioni, mantenendo tuttavia il nucleo fondamentale del racconto e dei significati in esso contenuti. Il brano si sviluppa da una serie di riflessioni che risalgono nel tempo fino all’infanzia, e nelle quali vengono metabolizzate le paure e le timidezze del protagonista. Cos’è la felicità? – si domanda il Signor Dudron, e si lascia trasportare in vagheggiamenti di una vita “tranquilla e piena di gioia interiore”, da trascorrere in una remota città di provincia come insegnante di disegno in una piccola Accademia la cui gipsoteca è una sorta di antologia di motivi ricorrenti nella più rassicurante tradizione del classicismo. Da questa idilliaca oleografia di un ideale piccolo borghese, allo scoccare del mezzogiorno, il Signor Dudron passa, come per un improvviso volo pindarico, a surreali colloqui con le sirene lungo i moli del porto (è forse questa marittima città di provincia un ricordo di Volo?). Il racconto si conclude con una sorta di identificazione tra Dudron e Alfredo, il figlio di una sirena sempre giovane e bella, piccolo disegnatore prodigio molto dotato, che – come pensava il Signor Dudron – avrebbe avuto la fortuna di non innamorarsi mai di una donna perché i figli delle sirene “sono sempre innamorati delle loro madri”.
Nota 2
Vi è indubbiamente in questo racconto un elemento autobiografico che si collega alla proposta che de Chirico fece, verso la fine di febbraio del 1938, al ministro dell’educazione nazionale Giuseppe Bottai per ottenere la direzione di un’Accademia che determinasse gli orientamenti artistici in italia[1].
[1] Cfr. Giorgio de Chirico, Vox clamans in deserto, (“L’Ambrosiano” 16, 23 e 30 marzo 1938), Il Meccanismo…, 1985 pp. 340-345; Memorie…, 1945, pp.222-223
Réflexions de Monsieur Dudron: Le Matin
Le matin il se serait levé de bonne heure et après avoir pris son café au lait sur une espèce de véranda vitrée surplombant un petit torrent serré entre des pierres sombres couvertes de mousse et de fougères et où son fils armé d’un fil couleur vert eau, aurait pêché des truites pour le déjeuner, il aurait pris sa canne et son chapeau et d’un pas élastique d’homme satisfait et en bonne santé il serait allé à pied jusqu’à l’école. De dix heures à midi il aurait fait son cours de dessin en corrigeant les œuvres des élèves, auxquels il aurait donné des conseils sur la façon de faire les ombres avec le crayon en croisant soigneusement des lignes parallèles. Il aurait circulé ainsi pendant deux heures entre les calques et les lithographies représentant des paysannes de la campagne romaine dans leur pittoresque costume tenant une cruche et appuyées contre une ruine, ou bien représentant ces modèles qu’on appelle des têtes d’expression, des Madeleine, les yeux tournés vers le ciel et la bouche amère, des Alexandre le Grand, la tête penchée sur l’épaule, des Bélisaire, des Homère aux yeux éteints et aussi des pieds dans différentes positions et de toutes sortes, des pieds de légionnaires, des pieds d’acteurs, chaussés du cothurne, des pieds de déesses et de nymphes, entourés de rubans, des pieds de danseuses dans des attitudes légères et pleines de grâce, et des mains de guerriers serrant la garde de leur glaive ou des mains d’orateurs, tendues vers des foules invisibles, faisant le geste qui accompagne et souligne la parole ; des mains de femmes, en des poses pleines de charme, en train de soulever un voile, ou en des poses pleines de tendresse, pressant contre leur sein la tête d’un enfant aux joues potelées et aux cheveux bouclés.
Riflessioni del Signor Dudron: La mattina
La mattina egli si sarebbe alzato presto e dopo aver preso il suo caffè-latte su una specie di veranda a vetri sovrastante un piccolo torrente serrato da sassi scuri e coperti di muschio e da felci, e dove suo figlio armato di una rete color verde-acqua avrebbe pescato trote per la colazione, egli avrebbe preso bastone e cappello, e col passo elastico dell’uomo soddisfatto ed in buona salute, sarebbe andato a piedi fino alla scuola. Dalle dieci a mezzogiorno avrebbe tenuto il suo corso di disegno, correggendo i lavori degli allievi ai quali avrebbe dato consigli sul sistema di fare le ombre con il lapis, incrociando con cura linee parallele. Avrebbe girato cosi per due ore tra i calchi e le litografie rappresentanti contadine della campagna romana nel loro pittoresco costume, reggendo una brocca ed appoggiate contro un rudero, oppure tra riproduzioni di cosidette “teste espressive” di Maddalene, gli occhi rivolti al cielo e la bocca amara, di Alessandro il Grande, la testa inclinata sulla spalla, di Belisari, di Omeri dagli occhi spenti, ed ancora tra piedi in differenti posizioni e di ogni genere, piedi di legionari, piedi di attori, calzati di coturno, piedi di dee e ninfe, avvolte in nastri, piedi di danzatrici in attitudini leggere e piene di grazia, e mani di guerrieri serranti la guaina delle loro spade, o mani di oratori tese verso folle invisibili nel gesto che accompagna e sottolinea la parola; mani di donne in pose piene di fascino nell’atto di sollevare un velo o in pose piene di tenerezza, pressanti sul seno la testa di un bimbo dalle guance paffute e dai capelli a boccoli.
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
Le matin il se serait levé de bonne heure[1] et, après avoir pris son café au lait, aurait marché jusqu’à l’école pour faire un peu de mouvement. De neuf à dix heures[2] il aurait fait son cours de dessin corrigeant les œuvres des élèves, leur donnant des conseils sur le système de faire les ombres avec le crayon en croisant des lignes parallèles; il aurait circulé ainsi pendant deux heures entre les calques et les lithographies représentant des paysannes romaines, des têtes d’expression, des Alexandre le Grand, et des Bélisaire[3], ainsi que des pieds dans différentes positions et des mains viriles, mains de guerrier serrant des glaives ou mains d’orateurs tendues vers des foules invisibles faisant le geste qui accompagne et souligne la parole; mains de femme en des poses pleines de grâce, soulevant une voile ou pressant la tête d’un enfant contre leur sein.
[1] Nella versione a stampa Giorgio de Chirico, Monsieur Dusdron (“Metafisica”, N.1-2, 2002, p. 244): «il se serait levé de bonheur».
[2] Vi è una certa incongruenza per il fatto che all’inizio il corso è previsto della durata di un’ora e più avanti si parla di una passeggiata di due ore in mezzo ai gessi e alle litografie, e nell’edizione postuma del 2004, di un corso che finisce alle undici o a mezzogiorno.
[3] Monsieur Dusdron (“Metafisica”, N.1-2, 2002, p. 242): « des Bélisaires »
Manoscritto Dudron-Levy, 1936:
Le matin il se serait levé tôt et aurait pris son café-au-lait avec des tartines de pain de seigle recouvertes de beurre de chèvre et de miel suavement parfumé, près de la fenêtre de la verandah surplombant le fleuve, ce qui lui aurait donné l’impression de prendre son petit déjeuner sur un bateau. Une fois le café-au-lait consommé Monsieur Dudron aurait soigneusement bourré sa pipe culottée, l’aurait allumée puis serait sorti et serait allé à pied jusqu’à l’école pour faire un peu de mouvement. De neuf heures à onze heures il aurait tenu son cours de dessin; il aurait enseigné à ses jeunes élèves à faire soigneusement la pointe aux crayons avec un canif bien aiguisé, e à employer le papier de verre pour faire la pointe aux fusains; il leur aurait encore enseigné à mesurer en s’aidant d’une mince baguette ou du fil à plomb, pour trouver la place exacte de chaque coin d’une figure ou d’un objet; il leur aurait enseigné à ébaucher légerement et avec précision, et ensuite à donner de la vigeur et de la vie à leur trait et à se servir de ce systême classique de faire les ombres et de modeler en croisant des traits parallèles de façon plus ou moins accentuée. Il aurait prodigué ses conseils en circulant entre les calques et les lythographies qu’on emploie pour le genre d’études et qui, en général, représentent des paysannes de la campagne romaine dans leur costume national, des têtes d’expression, des Alexandre le Grand, des Bélisaire, ainsi que des pieds dans différentes positions, des mains viriles (mains de guerriers serrant la garde d’un glaive, mains d’orateurs tendus vers des foules invisibles, faisant le geste qui accompagne et souligne la parole). Mains de femmes en de poses pleines de grâce, soulevant un voile ou pressant la tête d’un enfant contre le sein.
C’était quelque chose comme, (Deux Fragments Inédits, 1938):
Le matin, il se serait levé de bonne heure et aurait pris son café au lait sur la véranda en regardant le paysage romantique de la vallée boisée et pleine d’ombre et le cours sinueux des rivières; puis il serait sorti et serait allé à pied jusqu’à l’école pour se donner un peu de mouvement. Pendant son cours de dessin, il aurait surveillé ses élèves et leur aurait donné des conseils pratiques pour ébaucher une figure en simplifiant les plans et en leur donnant des formes géométriques, à mesurer avec le fil à plomb et le fil de fer bien droit et raide et à modeler en faisant les ombres avec le système des lignes parallèles croisées. Il aurait circulé ainsi dans l’atelier, allant d’un élève à l’autre, entre les calques de plâtre et les lithographies représentant des Bélisaires et des Antinoüs, des Alexandre le Grand et des Cicéron, ainsi des mains d’hommes et de femmes dans toutes les positions; mains de guerriers, serrant des glaives ou des lances, mains d’orateurs, faisant devant des foules invisibles le geste qui accompagne et souligne la parole, mains de mères serrant doucement contre leurs seins dans un geste plein de tendresse les grosses têtes bouclées de leurs enfants, ou mains de vierges soulevant un voile d’un geste plein de grâce pudique.
Il figlio della sirena in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
Di mattina si sarebbe alzato presto e dopo aver preso il suo caffelatte con relativi panini spalmati di burro di capra e di marmellata di pesche, avrebbe fumato la sua pipa, godendo ancora un po’ di riposo, in quelle prime ore della giornata, comodamente seduto in quella veranda prospiciente un torrente di cui il morincrare sonoro sarebbe giunto fino a lui.
Poi sarebbe uscito con cappotto, pipa e bastone e sarebbe andato a piedi fino alla scuola, per fare un po’ di movimento. Dalle dieci a mezzogiorno avrebbe fatto il suo corso di disegno, correggendo le opere degli allievi, dando loro dei consigli, insegnando loro il sistema di abbozzare tracciando contorni fatti con una serie di puntini, di dividere le ombre e le luci in masse piatte e geometriche, di sfumare le ombre intrecciando diverse linee in tutti i sensi, di misurare col filo a piombo, di guardare quante volte una testa è contenuta in un tronco e quante volte nell’intera figura, e tutto ciò copiando diligentemente dei calchi di gesso ed anche delle grandi litografie raffiguranti contadine in costume, teste di filosofi e di guerrieri antichi, così come pure dei piedi in diverse posizioni e delle mani virili, mani di guerrieri stringenti l’elsa della spada, mai di oratori facenti il gesto che accompagna e sottolinea la parola, mani di donna sollevanti un velo, con gesto pieno di grazia, o stringenti al seno la testa d’un fanciullo.
Réflexions de Monsieur Dudron: La promenade du midi
À midi le cours aurait été fini; alors Monsieur Dudron aurait pu aller se promener sur le port et assister au départ des vaisseaux bondés d’hommes et de marchandises ; ou bien il aurait causé avec les sirènes qui chaque jour, sur le coup de midi, ont l’habitude de sortir de l’eau et, après s’être hissées avec difficulté sur les blocs de la jetée en construction, se couchent en se chauffant au soleil ; parfois, accoudées, le menton dans la main, elles regardent d’un air infiniment nostalgique la ville, avec ses usines fumantes, sa cathédrale, les tours de sa mairie, le fleuve qui traverse la ville au milieu, le fleuve tout brillant sous le soleil et chevauché par des ponts qui sont de vraies œuvres d’art; les sirènes écoutent, tristement rêveuses, les bruits de cette vie qu’ elles ne connaîtront jamais.
Riflessioni del Signor Dudron: La passeggiata del mezzogiorno
A mezzogiorno il corso sarebbe terminato; allora il Signor Dudron avrebbe potuto passeggiare sul porto ed assistere alla partenza delle navi colme di uomini e mercanzia; oppure avrebbe chiacchierato con le Sirene che ogni giorno, giusto a mezzogiorno, hanno l’abitudine di uscire dall’acqua e dopo essersi sollevate con difficoltà sui blocchi della diga in costruzione si stendono riscaldandosi al sole, o, alle volte, adagiate, col mento poggiato nella mano, guardano con aria infinitamente nostalgica la città con le sue officine fumanti, la sua cattedrale, le torri del suo municipio, il fiume che traversa la città nel mezzo, quel fiume tutto brillante sotto il sole e scavalcato da ponti che sono vere opere d’arte; le sirene ascoltano tristemente trasognate i rumori di quella vita che esse non conosceranno mai.
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
À onze heures le cours serait fini, alors Monsieur Dusdron aurait pu aller se promener sur le port, assister au départ de vaisseaux bordés d’hommes armés ou causer avec le sirènes qui viennent chaque jour sur le coup de midi se hisser avec difficulté sur les blocs de la jetée en construction et là le menton sur la main, regardent d’un air nostalgique la ville avec ses usines fumantes, ses innombrables maisons et écoutent tristement revenir les bruits de toute cette vie qu’elles n’auraient jamais connue.
Manoscritto Dudron-Levy, 1936:
À onze heures le cours serait terminé. Alors Monsieur Dudron aurait pris congé de ses élèves et serait aller se promener sur le port; il aurait assisté au départ des cargos bondés de bétail et de marchandises, il aurait causé avec les sirènes qui chaque jour, à l’approche du coup de midi, viennent se hisser péniblement sur les blocs de la jétée en construction et là le menton sur la main, leurs longues chevelures blondes secouées par la brise marine, regardent longtemps, d’un air nostalgique, la ville avec ses usines fumantes, avec l’aglomération de ses maisons blanches, avec ses tours séculaires qui portent en haut, enchassée au milieu du front, une horloge; elles écoutent, tristement rêveuses, les milles bruits de toute cette vie qu’elles ne pourront jamais connaître.
C’était quelque chose comme, (Deux Fragments Inédits, 1938):
Quand l’horloge aurait sonné midi, annonçant ainsi la fin du cours, alors M. Dudron, qui ordinairement ne déjeunait pas avant une heure de l’après-midi, aurait pris sa canne et son chapeau et serait allé faire un tour sur le port; là il se serait intéressé au départ et à l’arrivée des navires, à la vie de ces voiliers classiques qui semblent éternellement liés aux quais et où des familles entières vivent sagement en faisant sécher leur linge au soleil et en cuisant leur nourriture sur le pont au milieu des câbles enroulés et des seaux de goudron et avec l’éternel chien bâtard au regard intelligent et bon et à la queue courte et bouclé en spirale. M. Dudron serait aussi allé voir les sirènes qui justement sur le coup de midi ont l’habitude de sortir de l’eau toutes couvertes d’algues et de se hisser péniblement sur les blocs de la jetée en construction. Là elles restent longtemps, le coude appuyé sur la pierre froide et rugueuse et le menton dans la paume de la main, à regarder d’un air nostalgique la ville avec ses cheminées d’usines, ses maisons, ses palais, ses rues blanches et droites, ses places entourées d’arbres et ornées au milieu d’un monument en pierre ou en bronze représentant un héros, un politicien, un poète, un artiste ou un savant; elles écoutent, tristes et rêveuses, les mille bruits de cette vie à laquelle elles n’auront jamais pu se mêler.
Il figlio della sirena in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
A mezzogiorno la campanella avrebbe annunciato la fine del corso; allora il signor Dudron, aspettando le tredici, ora della colazione, avrebbe potuto andare a passeggiare sul porto, assistere alla partenza dei piroscafi, pieni zeppi di viaggiatori, di bestiame e di mercanzie, oppure avrebbe potuto andare a fare due chiacchiere con le sirene che vengono ogni giorno verso quell’ora col gomito grasso poggiato sul duro cemento e il mento nella mano, guardano con espressione d’infinita nostalgia la città, laggiù, con le sue officine fumanti e le sue case ed i suoi edifici; ascoltano tristemente i mille rumori di quella vita che non conosceranno mai!…
Le fils de la Sirène dessinateur: Tête de tigre
Vers la plus belle de ces sirènes la pensée de Monsieur Dudron allait et allait sans cesse ; il la voyait comme ces figures qu’on voit en rêve ; son regard était pareil au regard des statues et d’une voix basse et un peu rauque elle lui parlait de son fils, de cet Alfred, qu’elle appelait romantiquement Alfredo. Elle l’avait laissé là-bas dans cette ville lointaine et peu civilisée ; elle aurait voulu en faire un peintre car l’enfant, bien qu’âgé seulement de huit ans, montrait déjà de grandes dispositions. Ayant reçu comme cadeau de Noël une boîte de couleurs à l’aquarelle, Alfredo avait peint sur une feuille de papier une magnifique tête de tigre rugissant; tous ceux qui avaient vu cette peinture étaient d’accord pour dire qu’elle était effrayante pour l’expression de férocité qu’avait le fauve.
Il figlio della Sirena disegnatore: Testa di tigre
Verso la più bella di quelle sirene il pensiero del Signor Dudron andava, andava senza posa; egli la vedeva come quelle figure che si vedono in sogno; essa aveva lo sguardo simile a quello delle statue e con voce bassa, un po’ rauca, essa gli parlava di suo figlio, di quell’Alfredo che aveva lasciato laggiù in quella città lontana e poco civilizzata; ella avrebbe voluto farne un pittore perché il bambino, benché avesse soltanto otto anni, aveva già mostrato grande disposizione per la pittura. Avendo ricevuto come regalo di Natale una scatola di colori ad acquarello, Alfredo aveva dipinto su un foglio di carta una magnifica testa di tigre ruggente; tutti coloro che avevano visto quella pittura erano d’accordo nel dire che essa era impressionante per l’espressione di ferocia che aveva la belva.
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
Et vers la plus belle de ces sirènes la pensée de Monsieur Dusdron retournait sans cesse; il la voyait comme les figures qu’on voit en rêve; d’une voix basse et fêlée par l’émotion, elle lui parlait de son fils Alfred qu’elle appelait mélodramatiquement Alfredo; elle l’avait laissé là-bas dans cette ville lointaine et peu civilisée, elle aurait voulu en faire un peintre car l’enfant, bien qu’âgé de huit ans seulement, montrait déjà de grandes dispositions; ayant reçu comme cadeau une boîte de couleurs à l’aquarelle il avait peint sur une feuille de papier une magnifique tête de tigre; tous ceux qui avaient vu cette tête étaient d’accord pour dire qu’elle était effrayante par son expression de férocité;
Manoscritto Dudron-Levy, 1936:
Vers la plus belle de ces sirènes la pensée de Monsieur Dudron retournait et retournait sans cesse. Il la voyait comme ces figures qu’on voit en rêve. D’une voix basse et felée par l’émotion elle lui parlait de son fils, de cet Alfred qu’elle appelait mélodramatiquement Alfredo. Elle l’avait laissé là bas, au loin, très loin, dans une ville peu civilisée. Elle aurait voulu en faire un peintre car l’enfant, bien qu’agé de huit ans seulement, montrait dejà de grandes dispositions. Ayant reçu comme cadeau de Noël une boîte de couleurs à l’aquarelle, Alfredo avait prit une feuille de papier et y avait peint une magnifique tête de tigre. Tous ceux qui avaient vu cette tête étaient d’accord pour dire qu’elle était effrayante par son expression de férocité.
C’était quelque chose comme, (Deux Fragments Inédits, 1938):
Et vers la plus belle de ces sirènes, la pensée de M. Dudron allait et allait encore, sans cesse. D’une voix fêlée par l’émotion, elle lui parlait de son fils, de cet Alfred, qu’elle appelait romantiquement Alfredo, et qu’elle avait laissé là-haut, au loin, vers le nord, dans cette ville qui était comme perdue dans les brumes froides du Septentrion. M. Dudron savait que cet Alfred avait, bien qu’étant encore très jeune, montré de grandes dispositions pour le dessin et la peinture.
[…] Pour en revenir au cas d’Alfred, l’enfant était considéré par beaucoup de personnes comme un enfant prodige. M. Dudron se méfiait des enfants prodiges, mais il pensait que pour Alfred la chose était différente, qu’il ne s’agissait nullement d’un de ces cas de précocité violente qui finissent comme des bulles de savon, mais que l’enfant était tout simplement doué. Ayant reçu une fois en cadeau, pour les fêtes de Noël, une boîte de couleurs à l’aquarelle, Alfred avait peint sur une page d’un de ses cahiers d’école une tête de tigre qui était vraiment impressionnante par son expression de férocité; ce petit chef-d’œuvre avait fait l’admiration de tous ceux qui l’avaient vu.
Il figlio della sirena in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
E verso la più bella di quelle sirene il pensiero del signor Dudron tornava e ritornava senza posa. La vedeva come quelle figure che si vedono in sogno. Con voce fessa per l’emozione essa gli parlava di suo figlio, di quell’Alfredo che aveva lasciato lontano, in quell’altra città. La sirena avrebbe voluto che Alfredo diventasse un pittore, perché il fanciullo, benché contasse appena otto anni, dimostrava già grandi disposizioni. Avendo avuto come regalo di Natale una scatola di colori all’acquarello, aveva dipinto sopra un foglio di carta una magnifica testa di tigre. Tutti quelli che l’avevano vista erano unanimi a dire che quella testa di belva era fatta con gran talento ed era impressionante per la sua espressione di ferocia.
Le fils de la Sirène dessinateur: Tête de cheval
Une autre fois Alfredo se trouvait à déjeuner dans un restaurant, avec un oncle qui à la suite de mauvaises spéculations se trouvait dans une situation fort pénible. Lorsque le garçon apporta l’addition, l’oncle s’aperçut que l’argent qu’il avait sur lui ne suffisait pas pour la payer ; alors Alfredo prit une assiette, qu’il noircit à la flamme de quelques allumettes puis, avec l’épingle de la cravate plastron de son oncle, il dessina sur la surface noircie une magnifique tête de cheval arabe aux yeux ardents et aux narines frémissantes; ce dessin était exécuté avec tant de talent que lorsqu’il l’offrit au propriétaire du restaurant en paiement de l’addition, celui-ci se montra ravi et déclara qu’il se considérait largement payé par ce petit chef-d’œuvre.
Mais la carrière d’Alfredo ne pouvait être, pour le moment du moins, une cause de soucis pour Monsieur Dudron ; il en avait vu bien d’autres et il savait par expérience que ce que les gens disent compte jusqu’à un certain point ; Monsieur Dudron se méfiait des enfants prodiges, bien que, en ce qui concernait Alfredo, il pensât que c’était différent et que l’enfant était tout simplement doué.
Il figlio della Sirena disegnatore: Testa di cavallo
Un’altra volta Alfredo si trovava in un ristorante a colazione con uno zio che in seguito a cattive speculazioni era in una situazione molto penosa. Quando il cameriere portò il conto, lo zio si accorse che il danaro che aveva con sé non era sufficiente per pagare; allora Alfredo prese un piatto che annerì alla fiamma di alcuni fiammiferi e poi, con la spilla da cravatta di suo zio, disegnò sulla superficie nera una magnifica testa di cavallo arabo dagli occhi ardenti e le narici frementi; questo disegno fu eseguito con tale talento che quando egli l’offrì al proprietario del ristorante, in pagamento del conto, questi si mostrò stupito e dichiarò che si considerava largamente pagato con quel piccolo capolavoro.
Ma la carriera di Alfredo non poteva essere, per lo meno per il momento, causa di preoccupazione per il Signor Dudron; egli aveva visto ben altro e sapeva per esperienza che ciò che la gente dice conta fino ad un certo punto; il Signor Dudron diffidava dei fanciulli prodigio, benché, per quello che riguardava Alfredo, egli pensasse che era differente e che il fanciullo era semplicemente dotato [1; 2].
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
[…] une autre fois se trouvant à déjeuner dans un restaurant avec un oncle qui à la suite de mauvaises spéculations était très gêné, Alfredo sauva le parent nécessiteux d’une position fort pénible car lorsque le garçon apporta l’addition, l’oncle s’aperçut que l’argent qu’il avait sur lui n’aurait pas suffi; alors Alfredo prit une assiette qu’il noircit à la flamme de quelques allumettes, puis avec l’épingle à cravate de son oncle, il dessina deux têtes [1] de cheval si bien et avec tant de talent que le patron du restaurant pris [2] l’assiette et se déclara enchanté d’être payé avec ce beau dessin. Mais la carrière d’Alfredo ne pouvait être, pour le moment du moins, une cause de soucis pour Monsieur Dusdron; il en avait vu bien d’autres et en tout cas rien ne pressait; ce que les gens disent compte peu […] et Monsieur Dusdron se méfiait des enfants prodiges bien qu’en ce qui concernait le cas d’Alfred il pensait que c’était une autre chose et que l’enfant était tout simplement doué.
[1] Il Manoscritto Dusdron è l’unica delle varianti in cui si dice che le teste di cavallo disegnate da Alfredo erano due.
[2] Da un confronto con il Manoscritto Dudron-Levy conservato al Philadelphia Museum of Art risulta che “pris” al posto del passato remoto “prit” (prese) è una svista di de Chirico.
Manoscritto Dudron-Levy, 1936:
Une autre fois Alfredo se trouvait à déjeuner dans un restaurant avec un oncle qui à la suite de spéculations malheureuses à la Bourre se trouvait très gêné. Alfredo sauva à cette occasion son oncle, nécessiteux d’une situation fort pénible car, lorsque le garçon apporta l’addition, l’oncle s’aperçut tout-à-coup que l’argent qu’il avait sur lui n’aurait pas suffi. Alors Alfredo prit une assiette blanche qu’il noircit rapidement à la flamme de quelques allumettes puis avec l’épingle à cravate de son oncle il dessina sur la partie noircie une tête de cheval, si bien et avec tant de talent que le patron du restaurant pris l’assiette et se déclara enchanté d’être payé avec une si belle œuvre. Un enfant-prodige, quoi! Mais la carrière d’Alfredo ne pouvait être, pour le moment du moins, une cause de soucis pour Monsieur Dudron. Il en avait vu d’autres et, en tout cas, rien ne pressait. Ce que les gens disent compte peu et même les plus perspicaces peuvent se tromper lourdement. D’ailleurs Monsieur Dudron se méfiait des enfants prodiges; il savait que lui n’en avait jamais été un; il considérait l’artiste de génie un homme, un ouvrier qui perfectionne toujours son métier, sourd et insensibles aux suggéstions que ses contemporains veulent lui imposer en bonne ou en mauvaise foi; un homme qui avance toujours sur les terrains les plus difficiles et dont les dernières œuvres sont toujours les meilleurs. Pourtant dans le cas d’Alfredo il pensait qu’il ne s’agissait pas précisement d’un enfant-prodige; que le cas était plus simple et plus rassurant c’est-à-dire que l’enfant était tout simplement doué.
C’était quelque chose comme, (Deux Fragments Inédits, 1938):
Une autre fois, Alfred tira d’une position fâcheuse un oncle à lui qui, un dimanche, l’avait invité à déjeuner dans un restaurant, L’oncle d’Alfred se trouvait très gêné à la suite de mauvaises spéculations boursières; néanmoins, en homme généreux et insouciant qu’il était, il avait invité son jeune neveu dans un restaurant connu dans toute la ville pour ses prix élevés. Lorsqu’à la fin d’un copieux repas le garçon apporta l’addition, l’oncle s’aperçut avec terreur que le montant de celle-ci était supérieur è la somme d’argent qu’il avait sur lui. Mais Alfred, qui était perspicace, d’un coup d’œil avait tout deviné. Il demanda à son oncle de lui donner une grosse épingle qu’il portait à son plastron et qui représentait une cravache; puis il noircit à la flamme de quelques allumettes le revers d’une assiette et, avec la pointe de l’épingle, il dessina sur la surface noircie une tête de cheval aux narines dilatées et à la crinière flottante. Il fit cela avec tant de bravoure et de talent que des gens étaient en train de déjeuner s’approchèrent pour regarder travailler le petit artiste et quand il eut fini et signé son travail ils applaudirent enthousiasmés tout comme on applaudit un ténor à la fin d’une romance. Le patron du restaurant s’empressa d’emporter l’assiette d’un air ravi et en se déclarant très satisfait d’être payé avec un si beau dessin.
Il figlio della sirena in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
Un’altra volta Alfredo trovandosi a far colazione in un ristorante insieme ad uno zio che in seguito a cattive speculazioni in borsa si trovava in una situazione finanziaria poco invidiabile, salvò il parente che stava per fare davanti all’oste ed a tutti i camerieri una pessima figura. Infatti, quando portarono il conto, lo zio si accorse che il denaro contenuto nel suo portafogli e nel suo portamonete non bastasse a pagarlo. Allora Alfredo prese un piatto, ne affumicò un lato alla fiamma di alcuni fiammiferi che accese uno dopo l’altro, e sul lato annerito, con la spilla della cravatta di suo zio, disegnò una testa di cavallo arabo, che aveva l’occhio pieno di fuoco e la criniera sollevata dal vento. Egli fece il disegno così bene e con tanto talento che il proprietario del ristorante prese il piatto, insistette perchè Alfredo ci mettesse la sua firma “che un giorno sarà quella d’un pittore celebre!”, aggiunse e poi si porto via il piatto, dichiarando, a voce alta, tra la curiosità generale degli avventori, che era contentissimo di ricevere quale pagamento del conto quel piccolo capolavoro.
Ma la carriera di Alfredo non poteva essere, almeno per il momento, una ragione di preoccupazioni per il signor Dudron. Ne aveva viste ben altre! In ogni caso non vi era nessuna fretta. Ciò che la gente dice conta poco. Il signor Dudron non si fidava dei fanciulli-prodigio, benchè in quello che riguardava il caso Alfredo pensava che era un altro paio di maniche e che il fanciullo aveva semplicemente una forte disposizione per il disegno e la pittura.
Nota 1
La figura di Alfredo, prodigioso disegnatore rivelatosi in una città di provincia, evoca chiaramente quella del giovane Giorgio tra Volo ed Atene, ma l’episodio del disegno eseguito su un piatto annerito dal fumo ricorda un fatto realmente accaduto che de Chirico racconta nelle Memorie parlando del pittore Carlo Barbieri, suo maestro ad Atene attorno al 1900:
Mio padre mi prese anche un maestro di disegno; questi era un italiano che si chiamava Barbieri; era venuto in Grecia in cerca di lavoro, ma non ne aveva trovato e la sua situazione economica era difficile. Credo che mio padre gli avesse chiesto di darmi lezioni di disegno più per aiutarlo che per altro. Il Barbieri veniva in casa e correggeva i miei disegni; […] Durante il periodo in cui il Barbieri mi dava lezione di disegno venne ai miei genitori l’idea di fargli fare un ritratto di mio fratello […] Carlo Barbieri chiese a mio padre un anticipo sul prezzo pattuito per il ritratto, dicendo di non aver abbastanza denari per comperare il materiale necessario. Mio padre gli versò l’anticipo e Barbieri non si fece più vedere. Un po’ di tempo dopo, nella sala d’un ristorante, mio padre vide, attaccato ad una parete un piatto annerito alla fiamma e sul quale, disegnata con una punta, spiccava in bianco la testa di una tigre ruggente; il disegno era firmato Carlo Barbieri. Chieste informazioni all’oste questi disse a mio padre che alcuni giorni prima era venuto un signore italiano, dimesso negli abiti e con una barba non rasata da almeno sei giorni; sedutosi a un tavolo aveva ordinato una lauta colazione e del vino in bottiglia. Quando ebbe mangiato e bevuto copiosamente chiese il conto che gli fu portato ma lui, senza guardarlo, dichiarò all’oste che non aveva nemmeno un centesimo in tasca; però gli offrì di lasciare un suo lavoro in pagamento; l’oste accettò; Barbieri fece portare un piatto e una candela, affumicò con cura tutta la superficie del piatto poi, con la punta di una grossa spilla che si era tolta dalla cravatta, disegnò sulla parte affumicata quella testa di tigre che, secondo quanto aggiunse l’oste, era molto ammirata da tutti gli avventori per la sua impressionante espressione di ferocia[1].
[1] Giorgio de Chirico, Memorie della mia vita, Rizzoli, Milano 1962, pp.28-29
Nota 2
I soggetto descritto in questo episodio è un motivo frequente nella produzione grafica e pittorica di de Chirico dalla fine degli anni ’30 in avanti. Una piccola testa di cavallo di questo genere, non ancora identificata, figurava nella personale veneziana del 1938 [1] e potrebbe essere la prima di una numerosa serie di circa venti opere realizzate fino agli anni ’70 [2]. la più famosa è sicuramente quella acquistata da da Maria Luisa e Sante Astaldi [3] tra il 1940 e la prima metà del 1941.
Per questo soggetto si usa generalmente la voce “Testa di cavallo”, qualche volta viene anche specificato che si tratta di “Testa di cavallo arabo”[4].
[1] [Giorgio de Chirico]. Elenco delle opere, [No.4], catalogo della mostra, (Venezia, galleria Arcobaleno, 20 agosto – 10 settembre 1938), s.n.p.
[2]Si tratta di un inventario provvisorio basato sulla catalogazione sistematica. Questa, raccoglie attualmente l’immagine di altre 7000 opere tra autentici e falsi.
[3] Cfr. Giuseppe Bergamini e Isabella Reale, La Collezione Astaldi. Capolavori italiani del Novecento, Electa, Milano 1998, p.183.
[4] Cfr. per esempio: Icaro, Dalla metafisica alla tradizione con Giorgio de Chirico, in: “Arte Figurativa Antica e Moderna”, Milano, n.4, luglio-agosto 1956, pp.39-40.
Le fils de la Sirène: Les femmes, la jeunesse et l’amour pour la mère
«Et puis, pensait Monsieur Dudron, ce n’est pas pour rien qu’on est fils de sirène; moi-même j’ai entendu dire que les fils de sirène ont, entre tant d’autres encore, cette chance dans la vie qu’ils ne risquent jamais de tomber amoureux d’une femme; ils sont immunisés contre ce danger par le fait qu’ils sont toujours amoureux de leur mère. D’ailleurs les sirènes conservent pendant très longtemps leur jeunesse et leur beauté et je me souviens très bien d’avoir entendu dire une fois à un capitaine de la marine marchande qu’il connaissait un fils de sirène qui était un homme de soixante ans bien sonnés et dont la mère était encore fort désirable. Ce même capitaine disait que tout cela dépendait de l’eau salée et c’est pourquoi il obligeait sa femme, même en plein hiver, à prendre des bains d’eau de mer dont il vidait dans la baignoire de grands seaux que les domestiques allaient chaque matin remplir au bout de la jetée pour éviter ainsi le danger de la fièvre typhoïde, qui aurait été à craindre s’ils avaient eu l’imprudence de remplir les seaux près du quai, là où débouchaient dans la mer les égouts.»
Il figlio della Sirena: Le donne, la giovinezza e l’amore per la madre
«E poi, – pensò il Signor Dudron, – non per nulla si è figli di sirene; io stesso ho sentito dire che i figli di sirene hanno, fra l’altro, la fortuna nella vita di non innamorarsi mai di una donna; essi sono immuni da questo pericolo per il fatto che sono sempre innamorati della loro madre. D’altronde le sirene conservano per molto tempo la loro giovinezza e bellezza, ed io ricordo bene di aver sentito dire una volta da un capitano della marina mercantile che conosceva un figlio di sirena, uomo di sessant’anni ben suonati la cui madre era ancora molto desiderabile. Questo stesso capitano diceva che tutto ciò dipendeva dall’acqua salata e perciò obbligava sua moglie a prendere dei bagni di acqua di mare perfino in pieno inverno vuotando nella vasca da bagno grandi secchi che i domestici andavano ogni mattina a riempire in fondo alla diga per evirare così il pericolo della febbre tifoide, che si sarebbe dovuto temere se essi avessero avuto l’imprudenza di riempire i secchi alla banchina, dove sboccavano in mare le fogne».
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
Et puis, pensait Monsieur Dusdron, ce n’est pas pour rien qu’on est fils de sirène; moi-même j’ai entendu dire que les fils des sirènes ont entre tant d’autres choses cette chance dans la vie qu’ils ne courent jamais le risque de tomber amoureux d’une femme, ils sont immunisés contre ce danger par le fait qu’ils sont toujours amoureux de leurs mères; d’ailleurs les sirènes conservent très longtemps leur jeunesse et je me souviens très bien avoir entendu dire une fois à un capitaine de la marine marchande qu’il connaissait un fils de sirènes âgé de soixante ans et dont la mère était encore désirable; ce même capitaine attribuait cette longévité de la jeunesse à l’action de l’eau salée; c’est pourquoi il faisait prendre à sa femme même en hiver des bains d’eau de mer, en versant dans la baignoire des seaux d’eau que les domestiques allaient remplir chaque jour au bord de la jetée pour éviter ainsi le danger de la fièvre typhoïde car s’ils avaient eu l’imprudence de remplir leurs seaux près des quais ce danger aurait été assez a craindre. En fait de sirènes Monsieur Dusdron en savait plus long que les autres. Parfois même se perdant dans des rêveries de métempsychose il s’imaginait qu’autrefois il avait pu être Ulysse et qu’il s’était fait boucher les oreilles pour ne pas être ravi par le charme du chant irrésistible.
Manoscritto Dudron-Levy, 1936:
« Et puis, – pensait Monsieur Dudron -, ce n’est pas pour rien qu’on est fils de Sirène; moi-même j’ai entendu dire une fois que les fils de Sirène ont, entre beaucoup d’autres encore, cette chance dans la vie qu’ils ne courent jamais le risque de tomber amoureux d’une femme car ils sont toujours amoureux de leur mère. D’ailleurs les sirènes conservent pendant très longtemps leur jeunesse et leur fraîcheur et je me souviens très bien d’avoir entendu dire une fois à un capitaine de la marine marchande qu’il connaissait un fils de sirène âgé de soixante ans dont la mère était encore désirable. Ce même capitaine attribuait à l’action de l’eau salée le fait que les sirènes puissent rester si longtemps jeunes» – Voyez-vous Monsieur Dudron, me disait le capitaine, c’est comme la viande salée, ça se conserve!» – Lui-même il obligeait sa femme à prendre, même en hiver, des bains d’eau de mer. Pour celà il faisait vider dans la baignoire des sceaux d’eau qu’un doméstique, allait remplir chaque matin au bout de la jetée car il le capitaine craignait qu’en les remplissent au bord des quais l’eau ne fût contaminée par des bacilles de la fièvre thypoïde à cause des égouts qui, non loin de là, débouchaient dans la mer». –
En fait de sirènes Monsieur Dudron en savait plus long que les autres. Parfois même il se perdait dans des rêveries de métempsychose et s’imaginait qu’autre fois il avait été Ulysse et qu’il s’était fait boucher les oreilles avec de la cire pour ne pas être ravi par le charme du chant irresistible.
C’était quelque chose comme, (Deux Fragments Inédits, 1938):
« D’ailleurs, se disait M.Dudron, ce n’est pas pour rien qu’on est fils de sirène; une des particularités des fils des sirènes est qu’ils courent jamais le risque de tomber amoureux d’une femme car ils sont toujours amoureux de leur mère, et je me souviens très bien d’avoir une fois connu un fils de sirène, capitaine dans la marine marchande, qui, bien qu’ayant déjà atteint la soixantaine, avait une mère encore désirable. Ce capitaine attribuait cela à l’action de l’eau salée qui conserve longtemps à la chair son aspect de fraîcheur; il prétendait que les sirènes de lac et de rivière, en général les sirènes d’eau douce, restent jeunes beaucoup moins longtemps. Un de ses collègues, auquel il avait parlé de ces vertus de l’eau de mer, obligeait sa femme à prendre chaque jour, hiver comme été, des bains d’eau de mer qu’un domestique, ancien matelot, allait puiser avec des seaux dans le port; seulement, comme le capitaine craignait qu’en la puisant près des quais elle fût, à cause des égouts, contaminée par les bacilles de la fièvre typhoïde, il obligeait l’ex-matelot à aller puiser l’eau tout au bout de la jetée, ce qui était assez fatigant, surtout quand il faisait chaud, et provoquait de la part du domestique, des plaintes et des protestations et même des menaces de quitter la maison.»
Il figlio della sirena in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
E poi – pensò il signor Dudron – non è per nulla che si è figlio di sirena. Io stesso ho sentito dire che i figli di sirene, hanno, fra tante altre, anche la fortuna di non rischiare mai d’innamorarsi d’una donna poiché sono sempre innamorati della loro madre. Del resto pare che le sirene conservino per lungo tempo la loro giovinezza e mi ricordo benissimo di avere sentito dire una volta ad un capitano della marina mercantile che egli conosceva un figlio di sirena, uomo già sessantenne, di cui la madre era ancora desiderabile. Quello stesso capitano attribuiva la longevità della giovinezza delle sirene all’azione dell’acqua salata ed è per questo che costringeva sua moglie a prendere bagni d’acqua di mare, anche d’inverno, facendo riempire la tinozza con dell’acqua marina che i domestici, con grandi secchie andavano a prendere ogni giorno in cima al molo per evitare così il pericolo della febbre tifoidea, pericolo che sarebbe stato da temere se avessero empito le secchie vicino alle banchine del porto.
In fatto di sirene il signor Dudron la sapeva più lunga degli altri e, alle volte, nel suo fantasticare sulla metempsicosi si immaginava che in una vita anteriore egli era stato forse Ulisse e che si era fatto turare le orecchie per non essere rapito dal canto irresistibile.
Souvenirs des vies passées: Le fleuve
En attendant Monsieur Dudron était depuis longtemps sorti de la ville. Il interrompit le cours de ses souvenirs, de ses rêveries et de ses fantaisies et commença à observer le paysage autour de lui; il marchait maintenant lentement, en fumant la pipe, et regardait. Le fleuve à cet endroit était très large et boueux; il coulait avec lenteur et parfois miroitait sous les rayons pâles d’un soleil avare. La rive droite, plus accore, contrastait par sa berge plus élevée avec la rive gauche dont la longue grève écumait sous un léger ressac. Au-delà s’étendaient de vastes champs de blé, de maïs et, par endroits, de grands carrés de jardins potagers. Partout des canaux d’irrigation, savamment disposés, puisaient et répandaient l’eau à profusion. Çà et là, auprès des villages aux maisons grisâtres, se dressaient quelques bouquets d’arbres, entre autres de vieux pommiers ou des eucalyptus qui avaient une partie du feuillage brûlée par la canicule du dernier été qui avait été particulièrement chaud. Sur les berges étaient assis de nombreux pêcheurs qui suivaient avec attention les moindres mouvements des bouchons de leurs lignes. À chaque coup de sirène des bateaux qui passaient, se levaient, du milieu des hautes herbes, des canards, des corneilles, des pies et des éperviers.
Si la grande route au bord du fleuve se montrait maintenant déserte, le mouvement des navires qui descendaient et remontaient son cours ne diminuait pas. II y avait même des torpilleurs avec leurs canons peints en gris et dont quelques-uns étaient recouverts de toiles imperméables et toutes mosaïquées de grandes taches d’huile ; il y avait aussi des bateaux de la douane et des bateaux de commerce d’un assez fort tonnage et aussi des yachts de plaisance, sveltes et élégants, aux flancs fraîchement vernis et qui voguaient en remorquant leur canot comme un petit jouet.
Ricordi di vite passate: Il fiume
Intanto il Signor Dudron era da parecchio tempo uscito dalla città. Egli interruppe il corso dei suoi ricordi, delle sue fantasticherie e dei suoi sogni, e cominciò ad osservare il paesaggio che lo circondava. Camminava ora lentamente fumando la pipa e guardandosi intorno. Il fiume in questo punto era molto largo e fangoso; scorreva lentamente e qua e là luccicava sotto i raggi pallidi di un sole avaro. La riva destra, più alta, contrastava per la sua scarpata ripida con la riva sinistra, il cui lungo greto era lambito dallo schiumare leggero delle acque. Di là si stendevano vasti campi di grano, di granturco, e qui e là, grandi quadrati di orti. Dappertutto canali di irrigazione, disposti sapientemente, conducevano e spandevano l’acqua a profusione. Qua e là, presso i villaggi dalle case grigiastre, si alzavano ciuffi di alberi, vecchi meli ed anche eucalipti che avevano parte delle foglie bruciate dalla canicola dell’estate passata che era stata particolarmente calda. Sulle scarpate stavano seduti numerosi pescatori che seguivano con attenzione i più piccoli movimenti dei galleggianti delle loro lenze. Ad ogni suono di sirena dei battelli che passavano, si alzavano dall’alta erba anitre, cornacchie, corvi, piche e sparvieri. Mentre la grande strada al lato del fiume si mostrava in quel momento deserta, il movimento dei battelli che scendevano e rimontavano sull’acqua non diminuiva. Vi erano perfino torpediniere, coi loro cannoni dipinti di grigio e di cui alcuni erano coperti di tele impermeabili, con un mosaico di macchie di olio; vi erano anche scialuppe della dogana e bastimenti mercantili di assai forte tonnellaggio, e pure yachts svelti ed eleganti, dai fianchi verniciati di fresco, che procedevano portanti a rimorchio il loro barchino come un piccolo giocattolo.
Varianti
Manoscritto Dusdron, metà anni ’30:
Monsieur Dusdron se détacha de ses rêves et commença à observer le paysage autour de lui; il marchait lentement en fumant sa pipe et regardait: le fleuve très large et boueux coulait lentement, et par endroits miroitait sous les rayons d’un soleil de septembre; la rive droite, plus accore, contrastait, par sa berge surélevée, avec la rive gauche, dont la longue grève écumait sous un léger ressac. Au-delà s’étendaient de vastes champs de blé, de maïs, et par endroits de grands carrés de jardins potagers. Partout des canaux d’irrigation, savamment disposés, puisaient et répandaient l’eau à profusion. Çà et là, auprès des villages aux maisons grisâtres, se dressaient quelques bouquets d’arbres, entre autres de vieux pommiers et des eucalyptus qui avaient une partie du feuillage brûlée par la canicule récente. Sur les berges étaient assis taciturnes de nombreux pêcheurs qui suivaient avec attention le moindre mouvement des bouchons de leurs lignes. À chaque coup de sirènes des bateaux qui passaient se levaient du milieu des hautes herbes des canards, des corneilles, des corbeaux, des pies, des éperviers. (138)
Si la grande route, au bord du fleuve, se montrait maintenant déserte, le mouvement des navires qui remontaient et descendaient son cours ne diminuait pas. Il y avait des torpilleurs avec leurs canons peints en gris dont quelques-uns étaient recouverts de toiles imperméables; des bateaux de la douane, des bateaux de commerce d’un assez fort tonnage et des yachts de plaisance qui voguaient en remorquant leurs canots comme des petits jouets.
Manoscritto Dudron-Levy, 1936:
Monsieur Dudron se détacha de ses rêves et commença a observer le paysage autour de lui. Il marchait lentement, en fumant sa pipe, et regardait. Le fleuve très large et boueux coulait lentement et par endroits miroitait sous les rayons assagis d’un soleil de septembre. La rive droite, plus accore, contrastait, par sa berge surélevée, avec la rive gauche dont la longue grève écumait sous un leger ressac. Au delà d’étendaient de vastes champs de blé, de maïs et par endroits des carrés de jardins potagers. On voyait partout des canaux d’irrigation, savamment disposés, qui puisaient et repandaient l’eau à profusion. Ça et là, auprès des villages aux maisons grisâtres, se dressaient quelques bouquets d’arbres, entre autres de vieux pommiers, des cériaiers et des eucalyptus qui avaient une partie du feuillage brulée par la canicule récente. Sur les berges étaient assis, immobiles et taciturnes, quelques pêcheurs qui suivaient avec attention, le chapeau rabattu sur les yeux, le moindre mouvement des bouchons de leurs lignes. À chaque coup de sirène des bâteaux qui passaient se levaient du milieu des hautes herbes des canards, des corneilles, des corbeaux, des pies et des éperviers.
Si la grande route, au bord du fleuve, se montrait maintenant deserte, le mouvement des navires qui remontaient et descendaient le cours ne diminuait pas. Il y avait des torpilleurs, peints en gris, avec leurs canons recouverts de toiles imperméables pareils à des doigts malades. Des bâteaux de la douane, sales et fumants, des bateaux de commerce d’un assez fort tonnage et de yackts de plaisance qui voguaient en remorquant leurs canots comme de petits jouets.
Ricordi di vite passate in Avventura del signor Dudron. Capitolo di Giorgio de Chirico (“Corriere Padano” 21 dicembre 1941):
Il signor Dudron a poco a poco abbandonò quel malinconico fantasticare e cominciò ad osservare il paesaggio intorno a lui. Camminava senza fretta, fumando la pipa e guardava…
Il fiume molto largo e torbido scorreva lentamente qua e là scintillava sotto i raggi d’un sole di settembre. la riva destra, più a picco, contrastava, con il suo ciglio più alto, con la riva sinistra di cui la lunga spiaggia spumeggiava sotto una leggera risacca. Di là apparivano distesi dei vasti campi di grano, di granturco, e, di quando in quando, dei grandi quadrati di orti coltivati. Ovunque canali di irrigazione, disposti con intelligenza, attingevano e distribuivano l’acqua a profusione. Qua e là, vicino ai villaggi dalle case grigie, sorgevano dei boschetti di alberi, tra cui primeggiavano dei vecchi meli e degli eucalipti che avevano una parte del fogliame arso dalla canicola recente. Sopra i cigli del fiume stavano seduti, taciturni e pazienti, molti pescatori che seguivano con grande attenzione i minimi movimenti dei sugheri delle loro lenze. Ad ogni colpo di sirena dei battelli che passavano, s’alzavano in volo d’infra le alte erbe, delle anitre, delle cornacchie, dei corvi, delle gazze, degli sparvieri.
Se la grande via, in riva al fiume, appariva ormai deserta, il movimento dei battelli che risalivano e scendevano il corso del fiume non diminuiva. Si vedevano delle torpediniere con i loro cannoni dipinti in grigio: alcuni erano ricoperti di tele piene di macchie di olio; dei battelli della dogana, dei battelli di commercio d’un tonnellaggio abbastanza forte, e dei battelli da diporto, appartenenti a ricchi privati e che vogavano rimorchiando un piccolo canotto, come un giocattolo.
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